Lire ou écrire, pourquoi choisir ?

Pour écrire, il faut lire

Voire lire beaucoup, selon certain·es. Pour comprendre les mécanismes narratifs et les effets stylistiques, pour découvrir, pour apprendre. Et ô joie pour nous autres auteur·ices connecté·es : les internets regorgent de littérature gratuite.

Plume d’Argent, la plateforme de publication en ligne dont je suis l’heureuse co-administratrice depuis 2014, propose une mine d’œuvres – fictionnelles ou non – à différents stades de maturation : des projets parés pour l’édition, des premiers jets et tout ce qui se trouve entre ou à côté.

Je n’ai jamais été une énorme lectrice : régulière mais pas vorace, je ne finis jamais l’année avec un compteur à 50 romans. Cela dit, depuis mon arrivée sur Plume d’Argent en 2009, j’ai lâché beaucoup d’œuvres éditées pour plonger dans la production des auteur·ices « amateur·ices » (on pourrait rajouter une dizaine de guillemets). Je me suis frottée à tous les genres, tous les tons, tous les publics, toutes les formes, parmi lesquels beaucoup qui m’étaient inconnus ou que je pensais ne pas aimer, et qui possèdent chacun leurs codes et leurs subtilités.

Mieux encore que lire : j’ai analysé. Pas de quoi faire une thèse à chaque paragraphe, évidemment, mais j’ai appris à exprimer ce que j’éprouvais en lisant, à mettre le doigt sur les maladresses, les phrases d’achoppement et les faiblesses de rythme. À partager mon expérience de lectrice, tout simplement, pas pour donner des leçons, mais dans l’espoir que cet aperçu de l’autre côté puisse aider l’auteur à avancer.

Puis, à force de se planter et de recommencer dans son propre travail, on partage aussi son expérience d’auteur·ice : les petits trucs, les automatismes ou les pièges à éviter. J’ai plus appris en commentant les autres auteur· ices et en réalisant des bêta-lectures qu’en écrivant moi-même. C’est bien connu : c’est plus facile de voir les défauts des autres que les siens. Quand on investit du temps et de l’énergie pour décortiquer les maladresses de quelqu’un et qu’on s’efforce de lui proposer des solutions, c’est autant d’outils qu’on pourra adapter à ses propres textes.

Les plateformes en ligne telles que Plume d’Argent offrent des opportunités quasi infinies : c’est riche, ça fourmille, ça expérimente, ça galère, ça recommence. Vous avez face à vous des dizaines d’autres passionnés qui cherchent à s’améliorer, et qui s’amélioreront autant en recevant vos commentaires qu’en vous commentant.

Si vous ne le faites pas pour les autres, faites-le pour vous-même. Je mets mes cheveux à couper que vous y gagnerez, et même que vous y prendrez goût.